
Jacqueline Macé-Bordy
Mes voyages, mes recherches








Mauritanie, de pierres et de sable (partie 1)
« Monotone, le désert ? Monsieur veut rire ! …Pour qui a « bon pied bon œil », pour l’initié, que de choses à observer, à découvrir, le plus souvent d’ailleurs à lire sur le sol qu’un marcheur ne saurait d’ailleurs quitter des yeux sous peine de s’ouvrir immédiatement le gros orteil sur un caillou. Et même où, à l’échelle du paysage, la monotonie semble s’installer, l’imprévu peut toujours, à l’improviste, surgir : qu’allons- nous trouver derrière ce cordon de dunes, au sommet de cette falaise, quel site préhistorique, quel oiseau, quelle plante et, dans la saumure de cette shebkha, quels crustacés ? ».
Théodore Monod. L’Emeraude des Garamantes.
Nous avons effectué, au nord de la Mauritanie, une promenade géologique organisée par la Fédération Française Amateur de Minéralogie Paléontologie. Dix-sept participants dont huit de la Saga, fins prêts à arpenter le désert.
Décollant de Roissy le 12 novembre 2006 à 6 heures 30 du matin par la compagnie Air Méditerranée, nous atterrissons à Atâr à 11 heures 30, au cœur de l’Adrâr, la région touristique de Mauritanie. Le décalage horaire est d’une heure. La température est de 32° le jour, parfois moins si l’harmattan se lève, 24° la nuit (10° à 500 m d’altitude). Nous sommes à vol d’oiseau à 3500 km de Paris et en dessous du Tropique du Cancer. Si tout se passe bien, notre retour à Paris est prévu le 19 novembre. Nous rencontrons à l’aéroport notre guide mauritanien du tour opérateur Tiris Voyage, qui est avant tout un gestionnaire, et nous changeons une partie de nos euros[1].
Nous passons notre premier nuit mauritanienne à Atâr, dans la jolie auberge Tivoujar, tenue par Mr et Mme Patrice Dubois-Dauphin, respectivement cuisinier et gérante[2] . Nous y reviendrons la dernière nuit afin de retrouver une allure civilisée avant de reprendre l’avion.
Entre les deux, nous dormirons cinq nuits en bivouac sous une grande tente mauritanienne ou sur une natte à proximité de la tente sous le ciel très étoilé, superbe. Notre périple s’effectue à bord de cinq pick-up Toyota dont un équipé d’un positionneur GPS et, dans le massif de l’Adrar, nous changeons chaque jour le bivouac. Nous étions également accompagnés d’un cuisinier sénégalais, qui nous proposait des repas sympathiques, tous accompagnés de thé présenté trois fois de suite suivant le rituel classique et de pain délicieux cuit au feu de bois, m’borou.
Pays du Maghreb, la Mauritanie est frontalière du Sahara occidental au nord, de l’Algérie au nord-est, du Mali à l’est, du Sénégal au sud. A l’ouest, ce pays présente 700 Km de côtes face à l’océan atlantique. Le point culminant est situé au nord, près de Zouerate, à 915 mètres.
Avec 2,8 millions d’habitants pour une superficie équivalente à deux fois la France, la densité de population est une des plus faibles du monde (densité de 1,08 h/km2).
Le Sahara, désert immense qui s’étend de l’océan Atlantique à la Mer Rouge occupe les deux tiers de la surface du territoire mauritanien. Amoureux des grandes étendues, nous rencontrons ici à peu près toutes les facettes du désert : les grands massifs dunaires, les regs caillouteux et les plateaux tabulaires de l’Adrar.
Les reliefs tabulaires de l’Adrar. Socle et couverture de plate-forme
L’Adrar, montagne en berbère, présente des massifs gréseux, tabulaires, cambro-ordoviciens (-550-450 Ma) dont la base formée d’argilite et de silexite date du précambrien terminal. Cette région d’environ 200 à 250 km de long, située au centre de la Mauritanie, a une altitude comprise entre 200 et 600 mètres. Au pied de ces reliefs tabulaires s’étendent les plateaux du précambrien supérieur, vastes étendues sablonneuses en surface, plates, avec par endroits des dunes, à perte de vue. Il est limité au nord-ouest et au nord par le socle cristallin d’âge précambrien inférieur et moyen de l’Amsaga, au N-E et E par de grands massifs dunaires (Ouarâne, Ijâf), tandis que vers le sud il est prolongé par le Tagant, autre massif gréseux. L’Adrar est une région située au nord-ouest de l’immense bassin de Taoudeni.
Le socle précambrien inférieur et moyen
Les terrains archéens (Précambrien inférieur) du craton ouest africain > - 2,5 Ga, et birrimiens - 2,3-1,8 Ga (Précambrien moyen), qui forment le socle de la Mauritanie, sont bien visibles au nord, à la dorsale Reguibat à laquelle appartient l’Amsaga. Le socle cristallin descend régulièrement en escalier, par failles successives, vers l’océan ; il est à - 5000 m à l’aplomb de Nouakchott, la capitale. Les terrains archéens sont riches en gneiss à hypersthène, quartzites à magnétite, leptynites à grenats, migmatites, granitoïdes. Les formations birrimiennes sont de composition plus variée : granitoïdes, sédiments détritiques, laves ; elles reposent en discordance sur ce soubassement archéen.
La couverture sédimentaire ancienne datant du protérozoïque supérieur (Précambrien supérieur) et du paléozoïque (Primaire) s’est déposée sur ce
socle devenu une pénéplaine après une longue période d’érosion. La sédimentation a débuté vers -1000-1100 Ma, au Précambrien supérieur, avec une formation importante de calcaire, de calcaire dolomitique à stromatolites et d’argilite silteuse (ancien sédiment fin, devenu dur et feuilleté), notamment dans l’Adrar.
Elle s’est poursuivie jusqu’au Mésozoïque où elle est importante à l’ouest du pays, et au Quaternaire.
Dans le Bassin de Taoudeni, plus particulièrement dans l’Adrar, la période comprise entre la fin du Précambrien terminal et l’Ordovicien supérieur, d’énormes dépôts de sable (provenant de la dégradation des granites du socle) couvrent la pénéplaine, ils sont subhorizontaux avec un léger pendage en direction du S-E. Consolidés en grès, ils forment aujourd’hui les reliefs tabulaires stratifiés et les falaises (dhars) cambro-ordoviciens de l’Adrar. Les canyons profonds sont fréquents dans ces reliefs tabulalaires faillés. Si le grès évolue dans la palette des bruns, il peut dans les roches très chargées en fer aller jusqu’au noir. Les calcaires eux, choisissent le plus souvent toutes les nuances de gris, du plus tendre au plus soutenu. Il y a un contraste saisissant entre le noir austère des reliefs gréseux et l’ocre flamboyant des dunes environnantes. Les paysages sont impressionnants.
A la fin du Précambrien, vers - 630 Ma, et à la fin de l’Ordovicien, vers – 440 Ma, la Mauritanie était recouverte de vastes coupoles de glace (inlandsis) comparables à celles qui recouvrent aujourd’hui l’Antarctique ou le Groenland. Nous n’avons pas rencontré de traces de leur passage sur le sol. Le pôle sud a traversé deux fois le pays dans les temps anciens.
Les stromatolites du Précambrien supérieur de la région d’Atâr
- Atâr (les 12 et 13,18 et 19 novembre 2006), capitale de l’Adrâr.
Ville de 36000 habitants, située à 450 km de Nouakchott, à 200 mètres d’altitude, elle vécut pendant longtemps du commerce transsaharien entre le nord et le sud du pays. A l’école, les mauritaniens étudient l’arabe et le français. La population est surtout arabo-berbère (= maure) et également négro-africaine ou métisse. Les maures détiennent l’ensemble des pouvoirs et de la richesse du pays. Les élections municipales et législatives ayant lieu en novembre 2006, c’était l’occasion à Atâr de faire la fête avec danse et musique tard dans la nuit ! Les maisons sont en béton, les rues sont grouillantes de monde, les hommes avec leur boubou (ou draa) de bazin blanc ou bleu ciel, les femmes avec leur voile (ou melhafa) aux couleurs vives, les enfants, vaquent à leurs occupations, au milieu des touristes (assez nombreux à cette saison) et des chèvres !
L’oasis d’Azougui située à 8 km au nord d’Atâr, sur l’argilite du protérozoïque supérieur, subvient pour le moment aux besoins d’eau de la capitale de l’Adrar ; de grandes canalisations d’eau au- dessus du sol réunissent ces deux localités.
La ville d’Atâr se situe sur les alluvions quaternaires de l’oued Seguelil qui recouvrent de l’argilite silteuse et du grès polychromé lités rouge violacé ou vert (striés de fines empreintes de graptolithes, parait- il !). Ces derniers sédiments sont surmontés de calcaire, de calcaire dolomitique brun à stromatolites (genre Conophyton, surtout), nous leur rendons visite le soir de notre arrivée. Les stromatolites se présentent sous forme de gros bancs massifs (biostromes). Des âges radiométriques ont été proposés autour de - 800 Ma, ces structures datent du Précambrien supérieur. Le socle très ancien de l’Amsaga est juste en dessous, sous ces argilites et ces calcaires à stromatolites.
Les cellules des cyano-bactéries, microorganismes responsables de ces structures calcaires, n’ont laissé aucune trace, il ne reste que les « laminations » qui se superposent avec une convexité marquée vers le haut.
- Le 13 novembre, quittant Atâr, nous nous dirigeons vers Gnair Torchane. Nous observons des biostromes à stromatolites qui forment des éboulis. Les Conophyton ressoti sont de belles colonnes cylindriques verticales de diamètre de 10 à 50 cm, les laminations sont concentriques autour d’une zone centrale de 1 à 2 cm de diamètre. Ils sont associés parfois à Jacutophyton sahariensis qui se présente comme des colonnes obliques autour d’un tronc central de Conophyton. Dans un milieu marin côtier, calme, chaud et très peu profond, des colonies d’algues édifiaient ainsi des formations calcaires.
Cristaux de béryl et de tourmaline de l’Amsaga
Le même jour, nous empruntons ensuite la passe Te-ri-Zac. Les couches très dures de grès-quartzite des plateaux tabulaires et des buttes témoins forment la corniche, les couches sous-jacentes plus tendres formées d’argilite assez dure et feuilletée, constituent le talus de pente assez raide. Ce paysage est typique de l’Adrar. On observe par ci par là, sur les pentes de ces plateaux, de grandes dunes formées de sable ancien éolien ogolien (-20 000 à -12 000 ans), surmonté de sable éolien holocène (-10 000 ans), plus récent. Ces dunes anciennes, fixées, sont souvent rougeâtres ou dorées, liées à la rubéfaction. Les sables rouges sont colorés par de l’oxyde de fer sous forme déshydratée. Le sable de ces dunes provient en grande partie de l’erg plus ancien (- 40 000 à - 20 000 ans) dont les grains présentent un caractère fluviatile.
Poursuivant notre chemin vers l’Amsaga, nous atteignons le socle cristallin, nous ne sommes pas très loin du Guelb Iguilid, riche en gabbro. Dans les alentours, le granite à mica blanc, la pegmatite montrant des cristaux de tourmaline noire et de béryl bleu verdâtre Be3Al2(SiO3)6, le gabbro, remontent à - 3500 Ma. Les cristaux de béryl parfois de grande taille, sont prismatiques et allongés, striés, parfois cannelés verticalement, à section hexagonale, d’une grande dureté. Ils se présentent parfois en association avec le quartz.
Nous regagnons notre auberge à Atâr en fin de journée et nos sacs sont déjà bien chargés de pierres !.
Ouadâne et Guelb er Richât
On quitte Atâr le 14 novembre, en empruntant au nord-est une route qui à un moment donné coupe l’oued Amogjâr, passe à la base de reliefs tabulaires du précambrien terminal et cambro-ordoviciens ; elle est bordée d’éboulis et relie Atâr à Chinguetti. Cette passe est rendue célèbre par le film d’Alain Corneau, Fort Saganne, tourné en 1983, interprété par Gérard Depardieu, Philippe Noiret et Sophie Marceau.
Les dhars (plateaux et escarpements) gréseux que nous longeons renferment des grottes dont certaines abritent des peintures rupestres ; nous avons visité la grotte néolithique d’Agrour, découverte par Théodore Monod. On y observe la faune de cette époque : éléphant, gazelle, bœuf, girafe… représentés de petite taille et abîmés par le temps.
Avant d’arriver à Chinguetti nous prenons une bifurcation vers l’est, en direction de Ouadâne.
Les éléments lourds : graviers ou débris de roches d’assez grande taille et plats non balayés par le vent forment les éléments essentiels des regs que nous traversons. Ils résultent de l’érosion de la pénéplaine précambrienne. Une pellicule proche du noir, d’une extrême minceur (de l’ordre de 50 microns), la patine désertique ou vernis désertique, recouvre les roches des regs. Elle est formée d’oxyde de manganèse, dissous à la surface de la roche lors des pluies et fixés par des bactéries. Il n’est fixé que si l’humidité nécessaire à la vie des bactéries est suffisante ; c’est pourquoi les scientifiques s’en servent pour dater dans le temps les gravures rupestres. Actuellement, le taux d’hygrométrie de l’air (très bas) ne permet pas la formation de la patine désertique.
- Ouadâne est située à environ 200 km à l’est d’Atâr, au bord d’un oued asséché, ensablé. A ses pieds, une palmeraie d’une dizaine de kilomètres et datant du IXe siècle, abrite des cultures de carottes, tomates, melons, luzerne et petit mil, plus sorgho et henné. Les maisons dégradées de la vieille ville s’accrochent au flanc de la falaise. Fondée en 1141, Ouadâne a fait le commerce transsaharien de l’or et du sel pendant environ cinq siècles. Elle est une des villes de l’Adrar classées en 1996 au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. Cette ville a connu un rayonnement spirituel très important pendant sa période de prospérité. Beaucoup d’érudits des cités anciennes avaient acquis leur savoir en étudiant à Ouadâne. Malheureusement, l’aridité croissante du climat entraîna l’exil d’une partie importante de la population, principalement vers Chinguetti.
Nous pique-niquons aux environs de Ouadâne, sous un magnifique Acacia tortilis qui nous apportait l’ombre tant recherchée et observons de nombreux petits papillons blancs et orangés qui volent entre les branches, phénomène très rare et qui mérite d’être signalé, des traquets à queue blanche, des corbeaux. A une certaine distance de là, dans le sable, gisait un jeune dromadaire momifié.
Après le déjeuner, nous nous dirigeons vers Guelb er Richât (guelb = piton rocheux qui émerge d’une pénéplaine) à l’est de Ouadâne, parcourant reg et erg sur une certaine distance.
Nous parcourons de front tout un champ de dunes ou erg ; inutile de vous dire que nous avons été très secoués et la mécanique des voitures de conducteurs en mal du Paris-Dakar, bien endommagée ! Ce sont des dunes récentes et mobiles ; elles commencent à bouger lorsque le vent atteint 6 à 7 m/s. Lors des tempêtes de sable que nous n’avons pas rencontrées ici, mais plus tard à l’ouest du pays, la vitesse du vent peut dépasser 17 m/s ; elles sont en général provoquées par des augmentations de température presque toujours accompagnées d’une baisse de la pression atmosphérique. Les bourrasques de l’harmattan, vent sec et puissant, sont telles que la visibilité devient nulle.
Au pied et sur les flancs de ces dunes, nous n’avons pas observé de fulgurites. En Mauritanie, elles se sont formées au Tchadien (-10 000 ans), époque où le climat chaud et humide favorisait le développement des orages.
Les grains de sable de ces dunes proviennent de la dégradation des grès des reliefs tabulaires suite à des écarts importants de température intervenant « à sec » entre le jour et la nuit. Cette thermoclastie est responsable de fractures, desquamations en plaques, désagrégations granulaires de la roche avec libération de sable.
- Nous arrivons enfin aux cratères du Richât, situé à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Ouadâne. Il s’agit d’un accident circulaire de 45 km de diamètre, entamant le plateau de l’Adrar, il est plus exactement formé dans le plateau gréseux du dhar Chinguetti. Il est imposant, formé d’une série de « cuestas » concentriques. Les couches précambriennes et cambriennes redressées en dôme par les intrusions magmatiques situées au fond des cratères, ont été découpées par l’érosion. Les savants n’ont jamais pu déterminer l’origine de cette cuvette. Le fond est plat et très riche en brêches qui présentent des éléments anguleux, fortement soudés entre eux, de taille inégale. Nous n’avons pas observé d’impactites autour du cratère, fragments vitreux formés par le choc d’une météorite.
Guelb Aouelloul, la météorite de Chinguetti
Quelques cratères remontant à plusieurs millions d’années sont météoriques et sillonnent le désert mauritanien. A 40 km au S-O de Chinguetti, nous visitons le 15 novembre, après avoir traversé une région de dunes, le cratère d’impact ou astroblème d’Aouelloul, de 250 mètres de diamètre ; le fond est plat et envahi par le sable. Nous avons trouvé de petites projections noires de 2 cm en moyenne, minces de l’autre côté du cratère. Le verre noir de ces impactites provient de la fusion des grès primaires du lieu de chute. Une petite météorite serait responsable de ce relief.
Théodore Monod (1902-2000), Saint-Exupéry (1900-1944)
- Théodore Monod a longtemps cherché dans le Sahara, l’endroit où aurait pu s’écraser la gigantesque météorite qui aurait apporté avec elle le verre libyque (98% de silice, que suivent dans l’ordre des oxyde de fer oxydé et réduit, de l’alumine, du titane et du zircon), à l’oligocène , il y a - 28 Ma. Ce dernier, jaunâtre, présente des grains blancs de cristobalite. La forme et la répartition de ces verres appuieraient l’hypothèse de l’impactite.
Né en 1902, à Rouen, dans une famille pastorale, Théodore Monod passe son enfance à Paris, à deux pas du Jardin des plantes. Il s’engage dans la voie scientifique et entre dans la « confrérie » du Muséum national d’histoire naturelle. « Le Muséum allait devenir ma maison et le rester toute ma vie, même quand je m’efforcerai pendant vingt-cinq ans de lui donner en Afrique occidentale une manière de succursale tropicale » (L’Emeraude des Garamantes).
A 19 ans, il publie son premier texte scientifique qui traite de l’influence des crustacés dans l’écosystème marin, puis en 1922 il se détourne en partie de l’immensité océanique pour se consacrer à l’immensité saharienne. Il fait son service militaire, entre 1928 et 1930, au sein d’une formation méhariste, au Sahara. Pendant plus de soixante- dix ans, il parcourt le Sahara dans tous les sens, à pied et à dos de dromadaire. Adepte du jeûne, il démontre que l’homme est capable d’intenses efforts physiques sans apport de viande. Il a traversé ainsi la Mauritanie, a travaillé dans l’Adrar sur une foule de curiosités géologiques, préhistoriques et botaniques (Les Méharées).
Il découvre dans le Tibesti (Libye) une plante de la famille des gentianes baptisée Monodiella flexuosa en son honneur. Ce scientifique respecté et écouté, renommé pour son savoir pluridisciplinaire (botanique, zoologie, ethnologie, préhistoire ou géologie) s’est éteint le 22 octobre 2000 à l’âge de 98 ans. Membre de l’Institut, il est l’auteur de plusieurs ouvrages parmi lesquels l’Emeraude des Garamontes (1984), son chef-d’œuvre, les Méharées (1937), une approche initiatique du Sahara. En son honneur, il y a à Nouakchott le lycée Théodore Monod.
- Antoine de Saint-Exupéry évoque dans Vol de nuit, Terre des hommes (Gallimard)… les côtes de Mauritanie qu’il survola tant de fois, Nouhardhibou était alors une escale de l’Aérospatiale. Et c’est dans le désert qu’il fit la rencontre du Petit Prince…